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Le graphiste est un professionnel, ne l’oublions pas

En tant qu’humains gorgés d’émotions, nous oublions parfois tout pragmatisme : le graphiste est sur le marché car il a des compétences à offrir. Son client, quant à lui, est en demande de compétences qu’il ne possède pas, pour l’élaboration d’un produit de communication. Et parfois, au cours du projet, les interlocuteurs se laissent submergés par des considérations qui n’ont pas lieu d’être.

Le graphiste dispose d’un portfolio de créations graphiques, d’illustrations et de photographies, illustrant son travail passé avec d’autres clients ou étant simplement le fruit d’un travail artistique personnel. Il collectionne les expériences avec d’autres, lui permettant d’enrichir son savoir, ainsi que des réflexions aboutissant à une œuvre graphique personnelle. Le client de son côté a un besoin dont il est conscient qu’il ne possède pas les compétences pour le réaliser : ceci n’est pas son métier, il n’a ni les connaissances, ni l’expérience pour en assurer l’étiquette. Il va donc choisir sur Internet un graphiste donc le travail (portfolios à l’appui) lui semble correspondre ce qu’il souhaite, du moins dans le style.

Ceci étant dit, au cours du projet, on peut être amené à oublier cette logique immuable. Il s’ensuit donc une dépense énergétique surdimensionnée pour essayer de faire avancer le projet, qui pédale dans la semoule, tout entier submergé par des considérations qui n’ont pas lieu d’exister. Nous les aborderons dans le détail dans cet article.

Les sujets du forum Kob One (plateforme dédiée aux graphistes), ainsi que ses membres, résument parfaitement le problème. Il n’est pas rare d’y croiser des graphistes se laissant totalement submergés par le doute et l’agacement, pris de haut par des clients toujours aussi motivés à prendre l’ascendant sur leur prestataire, laissant presque croire qu’ils sont eux-mêmes… graphistes.

Pourquoi mon client se prend pour un graphiste ?

Votre client est effectivement graphiste

Vous prendrez alors soin de lui dire qu’il peut donc faire son logo soi-même et n’a donc pas besoin de vous.

Votre client pense qu’un logo doit être beau

Et son interprétation du beau n’est pas la vôtre : dans ce cas, dites-lui clairement que ses propositions ne sont pas en adéquation avec les standards et que cela risque de réduire à néant la crédibilité et l’image de son entreprise (vous ne manquerez pas de lui signaler aussi que vous n’apposerez pas votre signature sur ce projet). Rajoutez également qu’un produit de communication ne se doit pas d’être beau (ce qui est d’ailleurs totalement déplacé, la notion de beauté étant extrêmement subjective) mais efficace, ce n’est pas du tout la même chose.

Vous avez perdu la maîtrise du projet

Le client semble vouloir reprendre les rênes graphiques du projet en vous posant des modifications à outrances, avec une direction graphique de son choix ? Vous pouvez accepter effectivement des modifications, c’est logique qu’il y en ai sur la première maquette voire la deuxième, mais vous ne devez pas accepter des demandes de modifications qui ne font pas partie du périmètre du devis, car tout devient porte ouverte à n’importe quoi et le projet peut devenir vite interminable voire très mal se terminer.

Quelques pistes

Déterminer la personnalité du client et savoir décliner ou partir d’un projet

Avant de vous donner quelques éléments de solution issus tout droit de mon expérience de graphiste, je vais vous parler d’abord de l’humain : dans un projet il faut savoir trier déplacer et poser les bonnes cartes au risque de le voir s’envoler mais il faut savoir aussi à qui nous avons à faire. En effet, identifier la personnalité du client est la première composante pour bien cadrer le projet (critique, grognon, je-sais-tout…). Pour les clients les plus difficiles, et si votre situation vous le permet, n’ayez pas peur de refuser un projet.

Le brief, un élément clé à ne pas négliger

C’est pour cela qu’un brief très détaillé sur les préférences du client doit être établi avant tout démarrage : à l’heure des réseaux sociaux, d’une visibilité maximale de ce que font les concurrents en terme de communication graphique, des murs d’idées comme Pinterest… un client peut déjà dégrossir ce qu’il veut, pour montrer une direction, sans cela on peut prendre toutes les routes et autoroutes imaginables, vous imaginez le bordel. A cette étape on demande au client qu’il nous renseigne sur les styles graphiques qu’il veut et qu’il ne veut pas, sur les couleurs etc. Certains clients ne veulent tout simplement pas s’investir dans cette étape (ce qui promet un projet foireux), nous refusons simplement le projet.

Bien se positionner en tant que professionnel et aussi en tant que personne

Attention également à ne pas se laisser dévorer par certains comportements : client trop familier, client qui a tendance à prendre l’ascendant psychologique sur vous et se permet de remettre en doute vos compétences professionnelles voire personnelles.

Pour finir quelques sources intéressantes :

Fail Again, Fail Better de Sara Shin

Un très bel article illustré de nos amis Graphéine

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